L’UE sanctionne des entités russes derrière l’opération de désinformation


Le Conseil de l’Union Européenne (EU) a annoncé, vendredi 28 juillet, avoir pris des mesures contre différents acteurs propageant de la désinformation en ligne pour le compte de la Russie, qui mène une opération coordonnée et extrêmement sophistiquée depuis plus d’un an, baptisée « Doppelgänger ». Cette dernière a permis la diffusion de fausses informations sur la guerre en Ukraine à travers des copies réalistes de pages de ministères de pays européens, de faux comptes sur les réseaux sociaux, de sites d’information créés de toutes pièces ou encore d’articles imitant l’identité graphique de journaux, comme Le Monde.

Les sanctions de l’UE ciblent cinq entités, dont les actifs sont gelés, ainsi que sept personnes qui y sont étroitement liées et qui sont désormais interdites d’entrée sur le territoire européen. Elles touchent notamment deux entreprises de technologie, Social Design Agency et Structura National Technologies, qui, selon l’UE, ont joué un rôle-clé dans la circulation des articles du « média » Reliable Recent News (« nouvelles récentes et fiables », RRN). Ce site, qui se présente comme un site d’information, publie quotidiennement des articles de désinformation dans plusieurs langues, dont le français.

Sont également ciblés par les sanctions l’agence Inforos, qui fabrique de faux sites d’information par centaines, ainsi que l’Institut pour la diaspora russe, une organisation identifiée par l’UE comme une émanation du renseignement militaire russe (GRU). Le dernier acteur touché est l’organisation non gouvernementale (ONG) Dialog, liée à l’administration présidentielle russe : selon l’UE, elle poste des vérifications d’informations sur Telegram peu fidèles à la réalité.

Les premières facettes de l’opération « Doppelgänger » avaient été révélées à la fin de 2022 au travers d’enquêtes réalisées par la presse allemande et les ONG EU DisinfoLab et Qurium, poussant Meta à bloquer de nombreuses opérations de désinformation sur ses réseaux sociaux. En juin 2023, après de nouvelles révélations du Monde montrant que la campagne était toujours en cours, la France dénonçait les interventions de la Russie dans l’espace public et informationnel hexagonal mais décidait de ne pas saisir la justice, pour prendre le temps de se concerter avec d’autres Etats concernés.

Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés « Doppelgänger » : autopsie de l’opération de désinformation russe

Le Monde



Source
Catégorie article Politique

Ajouter un commentaire

Commentaires

Aucun commentaire n'a été posté pour l'instant.